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La Slovaquie, un pays qui ne progresse pas en termes d’égalité hommes-femmes depuis 2005

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    Admin
  • 31 mars 2019
  • 5 min de lecture


L’indice d’égalité des genres

L'indice d’égalité des genres évalue les progrès et les défis en termes d’égalité des genres au sein de l’Union Européenne. Son échelle varie de 1 (pleine inégalité) à 100 (pleine égalité), il mesure les différences entre les femmes et les hommes dans les domaines clés du cadre politique de l’UE (travail, argent, connaissance, temps, pouvoir et santé).

L’indice d’égalité des genres de la Slovaquie est de 52.4 sur 100 (14 points en-dessous de la moyenne des 28 pays de l’UE), ce qui correspond au même score qu’en 2005. La Slovaquie est l’un des trois membres de l’UE qui n’a pas progressé en termes d’égalité des genres entre 2005 et 2015, ce qui la place en 26ème position.

L’égalité des sexes dans le domaine du travail est au point mort. La ségrégation demeure un défi majeur.

Le taux d’emploi (20-64 ans) est de 60 % pour les femmes contre 75 % pour les hommes. Le taux d’emploi total est de 68 % et la Slovaquie n’a pas encore atteint son objectif de stratégie « Europe 2020 » (72 %).

Chez les femmes et les hommes vivant en couple avec des enfants, le taux d’emploi en ETP (équivalent temps plein) des femmes est de 59 % contre 89 % pour les hommes. Cet écart entre les sexes est beaucoup plus grand que celui des couples sans enfants (30 points de pourcentage pour les couples avec enfants et 2 points de pourcentage pour les couples sans enfants). Le taux d’emploi en ETP augmente et les écarts relatifs entre les sexes diminuent à mesure que les niveaux de scolarité augmentent. L’écart d’emploi entre les hommes et les femmes est plus élevé chez les personnes nées à l’étranger que chez celles nées en Slovaquie.

8 % des femmes travaillent à temps partiel, contre 4 % des hommes. En moyenne, les femmes travaillent 39 heures par semaine, contre 41 heures pour les hommes. 9 % des femmes en âge de travailler contre 0,3 % des hommes en âge de travailler sont en dehors du marché du travail ou travaillent à temps partiel en raison de leurs responsabilités familiales.

La ségrégation entre les sexes sur le marché du travail est une réalité tant pour les femmes que pour les hommes. 27 % des femmes, contre près de 5 % des hommes, travaillent dans les secteurs de l’éducation, de la santé humaine et du travail social (EHW). Environ cinq fois plus d’hommes (37 %) que de femmes (7 %) travaillent dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques.

Les facteurs favorisant ces inégalités

Ces inégalités persistent en raison de plusieurs facteurs. Il s’agit, par exemple, de la division traditionnelle des rôles entre les sexes, de la mauvaise connaissance des femmes vis-à-vis de leurs droits et de l’égalité des sexes, mais également en raison du manque de services sociaux qui permettraient un meilleur équilibre entre le travail et la vie familiale.

Les femmes sur le marché du travail en Slovaquie sont confrontées à la ségrégation horizontale et verticale. Dans des domaines tels que la santé, les services sociaux et l’éducation, les femmes représentent environ 80 % de la main-d’œuvre ; dans le secteur public, 70 %. À l’inverse, dans le secteur privé où les salaires sont habituellement plus élevés, les femmes ne représentent que 41% de tous les employés. Les différences entre les sexes sont les plus marquées dans l’entreprise, où un entrepreneur sur quatre seulement est une femme. Des différences significatives subsistent dans les salaires entre hommes et femmes. Le salaire mensuel brut moyen en 2009 s’élevait à 913 euros pour les hommes, tandis que pour les femmes seulement à 682 euros. Malgré le très bon niveau de scolarité des femmes (en Slovaquie, même plus élevé que chez les hommes), les femmes n’atteignent pas un salaire comparable à celui des hommes, puisque l’éducation dans les « domaines typiquement féminins » est moins valorisée.

Dans la pratique patronale en Slovaquie, le traitement inégal de la parentalité, en particulier la maternité, est généralisé. Les changements dans la situation familiale des employés et l’accouchement entraînent souvent des changements de comportement de la part des employeurs. Une grande partie d’entre eux suit la situation familiale de leurs employés, pose des questions après le retour du congé parental, ou a des préjugés envers les employées de sexe féminin. De ce fait, les femmes sont peu représentées dans les postes supérieurs et la haute direction, ce qui signifie qu’elles ont peu de possibilités de participer à la prise de décision. Il en va de même pour la participation des femmes à la vie publique et à la politique.

Les problèmes évoqués entraînent une différence significative dans les salaires des femmes et des hommes, ce qui se traduit par un écart entre les sexes dans la sécurité sociale à l’âge de la retraite. Le niveau de vie des femmes à l’âge de la retraite est considérablement réduit et renforce la féminisation de la pauvreté dans ce groupe d’âge. L’écart salarial entre les sexes est beaucoup plus important dans le secteur privé. Le salaire horaire moyen des femmes dans la sphère non commerciale est égal à 80% des salaires masculins, dans l’entreprise, il est d’environ 75% des salaires des hommes.

Les femmes sont responsables de la garde des enfants et des soins apportés aux membres de la famille (parents par exemple), en raison des stéréotypes sexuels persistants. Très peu de pères prennent un congé parental. La faible proportion d’hommes dans le travail domestique empêche de nombreuses femmes de retourner sur le marché du travail. Étant donné que le travail domestique incombe toujours aux femmes, leur rôle croissant dans le monde du travail fait qu’elles sont de plus en plus confrontées à la double charge (travail et travail domestique).

Certains employeurs invoquent la crise comme une excuse pour abuser du personnel, en particulier des femmes, qui sont plus disposées à travailler dans des conditions précaires, pour un salaire moins élevé, et sans sécurité sociale. Selon le Centre national slovaque des droits de l’homme, la crise économique a réduit la sensibilité des victimes au harcèlement sexuel. La priorité pour les parties concernées est d’obtenir ou de maintenir un emploi convenable ; elles sont donc plus disposées à accepter la discrimination. Les conséquences de la crise économique se manifestent également par des changements dans les structures de l’emploi, par exemple une précarisation accrue de l’emploi et une protection sociale réduite, qui ont un impact négatif principalement sur les populations les plus pauvres. Les pressions exercées pour assurer le revenu d’un ménage signifient que les femmes, en particulier, décident d’accepter un travail bien en deçà de leur niveau de scolarité et de qualification.

Un autre problème grave est celui de la violence faite aux femmes, qui, malgré des ajustements législatifs assez favorables, demeure un problème grave et actuel. Des recherches récentes effectuées par l’Institut de recherche sur le travail et la famille en 2008 ont montré que 20% des femmes adultes qui sont actuellement avec un partenaire ont connu un comportement violent de la part de ce dernier. L’incidence des comportements violents de la part des ex-partenaires est encore plus élevée : 27,9 % des femmes adultes ont été victimes de comportements violents de la part de leur ex-partenaire.

En général, les femmes en Slovaquie sont exposées à des niveaux de discrimination beaucoup plus élevés que les hommes. La discrimination fondée sur le sexe est jusqu’à deux fois plus fréquente à l’égard des femmes. Les femmes en Slovaquie sont confrontées non seulement à des formes de discrimination « non sexistes » (comme la discrimination fondée sur l’âge, le handicap ou l’ethnie), mais également à une discrimination accrue fondée sur le sexe, et aussi à d’autres formes fondées sur les responsabilités parentales (la garde d’enfants est encore perçue principalement par les employeurs comme une question de femmes).


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